Message de Mgr Joris Vercammen
Evêque-délégué de la Conférence des évêques auprès de la MIVICA

Mgr Joris Vercammen a été archevêque vieux-catholique d'Utrecht (Pays-Bas) jusqu'en janvier 2020. Il est actuellement mandaté par la Conférence internationale des évêques vieux-catholiques (CIE/IBK) pour accompagner la MIVICA dans son développement.
Joris Vercammen est né en 1952 à Lier (Belgique) et après ses études, il a été ordonné prêtre en 1979 dans le diocèse d'Anvers. Dans les premières années de son ministère, son travail pastoral a été consacré à l'animation de la jeunesse. En 1988, il a rejoint l'Eglise vieille-catholique des Pays-Bas où il est devenu prêtre-assistant à Rotterdam en 1989, puis curé de paroisse à Eindhoven. Il a également été responsable d'un " projet de revitalisation paroissial " de 1989 à 1999. Il a été élu archevêque d'Utrecht en 2000. Sa devise est : "Pour qu'ils aient la vie et l'abondance". (Jean 10,10).
Il a étudié les sciences pédagogiques à l'Université catholique de Louvain et la théologie au séminaire diocésain et à l'Institut International de pastorale et de catéchèse, Lumen Vitae (Université Catholique de Louvain) à Bruxelles. Il a obtenu son doctorat à l'Université théologique catholique d'Utrecht en 1997 sur le thème de la construction d'églises. En tant que professeur au Séminaire vieux-catholique d'Utrecht, il a enseigné la théologie pratique, l'ecclésiologie et la théologie systématique. De 1996 à 2000, il a également été recteur du séminaire. Aujourd'hui, il enseigne encore l'ecclésiologie.
Joris Vercammen est membre du Comité central du Conseil oecuménique des Eglises (COE) dont le siège est à Genève (Suisse). Il est marié avec Hilde Witters. Le couple a trois enfants et vit à Amersfoort/Utrecht.
Laisser agir en vous l'Esprit-Saint
Chers frères et soeurs,
La dénomination vieille-catholique ne nous rend pas service car l’adjectif vieux dans ce monde qui a le moderne pour horizon est connoté négativement. Les locutions qui le contiennent sont le plus souvent péjoratives : vieux jeu, etc. Cependant, à la base vieux a le sens de retour à la source, à la pureté et à la clarté de l’origine. Certes, bien entendu, il ne s’agit pas de répéter le passé, mais de nous poser simplement la question de savoir si la foi d’aujourd’hui s’inspire toujours de son sens originel. Dans cette vue, il importe de donner la place nécessaire au dynamisme d’antan en lui insufflant l’énergie nécessaire à son plein épanouissement dans la société actuelle.
Á cet effet, nous voulons rester près des êtres humains et du monde. Nous voulons être une Eglise qui garde les deux pieds sur terre. Car la foi, comme la boussole, indique l’attitude du croyant et son positionnement dans la vie.
Les Eglise vieilles-catholiques ont leur place dans le mouvement catholique global auquel appartiennent également les catholiques romains "plus ouverts" et les protestants "a-dogmatiques". En ce sens, les Eglises vieilles-catholiques ne sont pas seulement des Eglises établies, mais elles constituent en même temps un "mouvement" rassemblant les gens autour de certains idéaux d’être Eglise.
Les Eglises vieilles-catholiques veulent servir à l’approfondissement et à l’extension de l’inspiration catholique, mission d’une grande importance pour l’avenir de l’Église et pour la prédication de l’évangile dans notre monde. C’est pourquoi les vieux-catholiques et leurs partisans défendent un nombre de principes fondamentaux qu’ils tiennent de "l’Église primitive".
Nous voulons ramener le dynamisme de ces principes dans notre époque. A cet effet, nous nous fondons sur la Bible et sur le témoignage de Jésus-Christ comme points capitaux de la vie chrétienne. En même temps, nous montrons une attitude ouverte à l’égard de la culture contemporaine. Pour nous, l’eucharistie doit être au centre de la vie spirituelle de la communauté dans laquelle tous les baptisés sont égaux, même si les ministres y jouent un rôle spécial.
La participation y est une donnée centrale : finalement « Eglise » signifie « coopérer avec Dieu. » En outre, la foi n’est pas seulement une affaire de conviction, mais aussi de célébration. Elle n’est pas seulement non plus une affaire de valeurs et de normes, mais aussi de prière et de liturgie.
Quant à l’œcuménisme, il est primordial : il est probablement ce qui est le plus important dans l’Église. L’Église mondiale est une communion d’Eglises locales qui se mettent en route ensemble et tracent une voie d’espérance dans ce monde. Etre–Eglise, c’est laisser agir l’Esprit de Dieu qui effectue la réconciliation et l’unité parmi les humains.
Le vieux-catholicisme est également une spiritualité : il inspire la vie quotidienne. Celui qui met l’accent sur sa participation dans l’Église ne peut pas faire autrement que s’opposer à toutes les formes d’exclusion dans la société. Celui/celle qui cherche à entrer en contact avec le mouvement vieux-catholique ne défend pas seulement un certain idéal ecclésiastique, mais il choisit une façon d’être chrétien, qui donne sens et profondeur à sa vie.
Je veux bien vous inviter, chères visiteuses/chers visiteurs de ce site, à faire la connaissance d’une de nos paroisses et communautés en France ou en Belgique (ou bien aussi en Suisse) afin que vous puissiez faire l’expérience d’une communauté qui soit vraiment catholique parce qu’elle prend tout à la fois au sérieux la condition humaine et la tradition chrétienne.
C’est justement à cause de cette double solidarité qu’elle est capable de montrer la grande valeur de l’Evangile pour notre temps moderne. Soyez les bienvenu-e-s !
+ Joris Vercammen,
Ancien archevêque d’Utrecht