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PÂQUES 2025


Pâques 2025


Jésus, le Ressuscité, lui dit : « Marie ». Elle se retourna et le salua : « Rabboni ». Jésus lui dit : « Ne me retiens pas ». (Extrait de l'Évangile du matin de Pâques, Jean 20:16-17)

Nous vivons une époque troublée. La pensée du lendemain menace de jeter une ombre sur le présent. Des autocrates avides de pouvoir semblent capables de manipuler des sociétés entières. Faire la guerre fait partie de la « nouvelle normalité ». Les personnes dans le besoin sont laissées pour compte. La cupidité est la règle, la solidarité est considérée comme naïve. C'est déchirant. Votre foi en la justice et la paix, en la solidarité et l'humanité a-t-elle échoué ? Vos efforts ont-ils été vains ? Vous ne le savez pas. C'est un moment de deuil pour les rêves qui ne se sont pas réalisés. Et il est normal de faire son deuil. Le deuil a deux facettes : celle de la perte et celle de la préservation du souvenir comme lien précieux. La tentation est de ne voir que la perte. Cependant, personne ne peut vous enlever votre lien avec les valeurs qui vous animent et pour lesquelles vous vous battez. Alors ne les laissez pas vous enlever votre cœur !

Les disciples de Jésus ont également pleuré après son exécution le Vendredi Saint. Peut-être pensons-nous que les expériences des apparitions du Ressuscité ont été faciles pour les disciples. C'était probablement le contraire. Dans leur deuil, ils ont clairement eu du mal à comprendre le sens des apparitions dans son ensemble. Les apparitions du Seigneur étaient-elles un fantasme ? Après tout, il était clair à leurs yeux que le Ressuscité n'était pas un mort ressuscité qui renoue la relation qu'il entretenait avec son moi vivant. Non, la résurrection représente un changement de forme et une relation différente, nouvelle.

Dans l'Évangile, nous rencontrons Marie de Magdala, qui pleure la perte de son Seigneur bien-aimé. Marie de Magdala était une femme qui avait d'abord été chassée parce qu'elle était possédée, mais grâce à Jésus, elle a compris qu'elle était bien plus qu'un jouet pour les forces démoniaques. Elle a compris qu'elle avait le droit d'être là, qu'elle comptait, qu'elle était porteuse de l'image de Dieu, comme tous les êtres humains. Cette expérience lui permet également de comprendre la résurrection. Même si son Jésus avait été transformé, l'expérience de sa libération se poursuivait malgré sa mort. Marie de Magdala pleurait le décès de Jésus et ne pouvait que se souvenir avec gratitude de la façon dont Jésus l'avait libérée. Cette libération ne s'est pas arrêtée avec sa mort. Au contraire, elle est devenue le sens de sa vie. Elle y trouve aussi la nouvelle relation avec Jésus. Elle ne peut plus « s'accrocher » à lui comme elle le faisait auparavant, mais elle le sait plus que jamais présent dans son cœur comme la raison de son existence.

Et nous, que faisons-nous maintenant, en ces temps troublés, avec nos peurs et nos chagrins ? Pâques ne les fait pas disparaître, pas plus qu'elle ne l'a fait pour Marie et pour les disciples. Mais Pâques est une invitation à revivre et à faire l'expérience de notre libération. Nous avons pris conscience un jour que nous sommes libres, libres d'aimer. Lorsque nous avons accepté cette liberté, le Seigneur est venu habiter nos cœurs. Nous sommes alors entrés en relation avec lui parce qu'il s'est révélé comme le Vivant. Le Seigneur n'est pas un fantasme, mais la réalité de l'amour. Il ne s'agit pas seulement de l'amour que nous pouvons donner, mais aussi de notre ouverture à recevoir l'amour. Car, aussi difficiles que soient nos expériences, nous savons aussi que d'autres compatissent à notre sort et se lèvent pour nous. Comment d'autres sont venus nous réconforter. Comment d'autres nous ont laissés partir les premiers parce qu'ils voulaient nous voir heureux. Pâques évoque ces expériences dans nos cœurs et les confirme. Pâques, c'est cette connaissance ou cet étranger, un jardinier ou quelqu'un d'autre, qui mentionne notre nom et confirme notre existence et construit un pont vers cette autre réalité d'amour qui peut être détectée même dans la crise la plus profonde. Alors, soyez convaincu : votre foi en la justice et la paix, en la solidarité et l'humanité n’ont pas été vain, ni votre contribution à leur réalisation. Alors ne les laissez pas vous enlever votre cœur !

Joyeuses Pâques !

 

+Joris Vercammen, évêque délégué auprès de la MIVICA.

 
 
 

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